Qu’est-ce que la voie du maitre?
La voie du maitre est un état d’esprit. C’est une évolution de soi. C’est la maitrise de son mental en toute occasion. Le maitre choisit toujours la même chose, c’est la marque du maitre. Toujours choisir la même chose, peu importe les circonstances. Pas de double standard, par exemple, choisir le rouge un jour, le bleu le lendemain et le vert le surlendemain. Depuis le plus jeune âge, on nous plonge dans les deux rythmes de la manière de vivre. L’effort et la compensation de l’effort. Du lundi au vendredi, on va à l’école et les weekends, on se repose soi-disant. Du lundi au vendredi, on va au travail et le weekend on fait la fête. Du lundi au vendredi, on suit une diète alimentaire, le weekend on boit de l’alcool et l’on se donne le droit de manger absolument tout ce qui nous passe devant. Et pourquoi? Pour le simple fait que c’est soit le weekend.
Ça, c’est un exemple du double discours intérieur. Dans ce double discours, on s’excuse du réconfort à une action entrepris. En tant que repos bien mérité. C’est se tromper soi-même. C’est avancer à double allure. Un jour, on fait trois pas en avant le lendemain deux en arrière. C’est la voie de l’esclave sur le chemin de la conscience.
Qu’est-ce que la conscience?
La conscience est un éveil. C’est un état de présence. C’est l’acceptation de ce qui est tel qu’il est, en n’offrant aucune résistance à ce qui est, sans jugement. Tout en acceptant son impermanence.
La conscience est de se sentir présent à travers son corps. C’est le dépassement de l’identité mental.
La conscience est un état de pur être.
Il y a trois stades sur ce chemin de l’éveil: l’esclave, le guerrier et le maitre.
L’esclave passe toute la journée à faire défiler sur son téléphone, parce qu’il s’ennuie. L’esclave spirituel a peur de l’ennuie, il est tout le temps en train de chercher la fuite pour ne pas avoir à affronter le vide et le silence. Donc, il recherche la dopamine tout le temps, ainsi ne pas avoir à y penser. C’est le niveau de l’inconscience le plus bas d’être toujours à la recherche de validation. De récompenses, d’excitation permanente. C’est clair que la voie du maitre pointe vers le silence. Le silence à l’intérieur comme à l’extérieur est la vraie unité de mesure de la maitrise.
On peut s’excuser en disant que le silence est une question de personnalité, mais c’est une excuse.
Chacun est codé pour pouvoir rester en silence dans sa tête pour au moins quelques heures. Quand on ne peut rester cinq minutes en place sans rien faire et qu’on se jette sur son téléphone à la recherche de quelque chose à regarder pour se sauver de l’ennuie, deviner quoi? On est un esclave sur le plan de conscience. Je le répète : la conscience consiste à percevoir le moment présent. À percevoir la vérité.
Le guerrier est déjà un peu plus avancé que ce que je viens de décrire. Le guerrier est dans l’ambivalence. Un jour, il se comporte comme un maitre, le lendemain comme un esclave. Il n’est pas consistant, persévérant et patient. C’est la guerre intérieure. Deux forces s’affrontent en lui, l’égo et l’être. Un jour a besoin d’une dose de domination, donc la voie de l’esclave s’impose à lui.
Un autre jour, il est disposé à s’assoir dans un jardin et sentir les fleurs toute la journée en s’affirmant que la vie est belle. Une double personnalité, un double discours intérieur, c’est ça le guerrier spirituel.
Le maitre choisit toujours la même chose, il n’y a pas de hauts ni de bas. Il y a que la constance, la linéarité. Le maitre a choisi de vivre au rythme d’une seule et unique énergie : celle de l’amour.
L’amour n’est pas la romance, l’amour est bien plus grand que la romance. Ne laissons pas à Hollywood la prérogative de définir ce qu’est l’amour. Laissons l’être à l’intérieur de nous nous montrer ce que c’est. Le maitre accepte que la réalité est la réalité et qu’il l’accepte comme elle est.
La voie du maitre c’est la phrase de Marc Aurèle « que la force me soit donnée d’accepter ce qui ne peut pas être changé, le courage de changer ce qui peut l’être et le discernement de faire la différence entre les deux ».
La force et le courage sont les outils du maitre.
Le maitre est maitre parce qu’il a abandonné la peur, la domination et son égo. Il s’est détaché de l’identification à son mental. Il s’est libéré des déformations de ce dernier et a décidé de vivre dans le présent. Et d’utiliser le mental pour ce qu’il est un outil, de calculer.
De plus, le maitre ne connait pas de déception, désillusion, frustration, car il ne s’attend à rien dès le départ. Il entreprend des actions pour l’amour de les faire, et non pour ce qu’il pourrait en tirer.
Le résultat n’existe pas, il n’a aucune attente de ce côté-là. Il se fait déjà payer dans l’action de faire.
Non pas parce que le résultat est mauvais en lui-même, mais parce qu’il n’y a pas d’autre moment qu’ici et maintenant. Considérer un résultat c’est considérer le futur, le maitre a bien compris que le futur est une création de son mental. Le passé a été un moment présent et le futur s’il arrive le sera également.
Il est inutile d’anticiper. Concentrons-nous simplement sur notre tâche actuelle, et les résultats suivront naturellement.
Le temps psychologique est la clé de l’identité mentale, le maitre en a pris conscience. Car le passé représente ce qu’il est et le futur l’espoir de fuir ce qu’il est. L’espoir d’avoir plus de matériel, d’être plus beau, plus grand, plus apprécier, etc. Le mental de l’homme trouvera toujours une raison pourquoi le moment présent n’est pas parfait, et que, dans le futur, lorsque ce qui lui manque sera là, la situation sera parfaite. Mais c’est un mensonge parce que même si cette chose se présente, on trouvera une autre chose qui manquera à l’appel. Le maitre a dit non à ce jeu sans fin. Il a décidé qu’il n’aura pas d’autres moments pour qu’enfin le moment soit parfait qu’ici et maintenant.
Le maitre sait que son ennemie est son identité mentale qui s’est forgée sans sa permission et qu’ensuite, cette même identité mentale l’a rendu esclave. Et il essayera toujours de le maintenir dans l’état d’esclave. Il sait que la petite voix dans sa tête incarne cette identité. Et que dialoguer avec lui, c’est revivre le passé, dans l’espoir que le futur soit parfait. Dialoguer avec sa petite voix, c’est ne pas être présent. C’est laisser ici et maintenant nous être volé par notre propre mental.
Il n’y aura jamais un autre moment qu’ici et maintenant, c’est tout ce que nous aurons pour toujours.
Faisons ce qui doit être fait dans le moment présent. Car, si ce n’est pas aujourd’hui, quand alors ?
Jamais, sans doute.
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