L’Énergie sexuelle

Vendredi 22 mars 2024
Nice, France
08h23

Le désir sexuel chez l’homme est avant tout un désir de domination. Mais ce désir n’est pas l’énergie sexuelle même. L’énergie sexuelle de l’homme est l’énergie brute qui le structure dans toutes ses formes, au niveau mental, au niveau corporel et encore spirituel. Le désir de ce que l’homme souhaite en faire de cette énergie est une étape d’après. D’une manière générale cette énergie veut s’exprimer par le corps, elle veut être expulsée du corps. Mais il existe d’autres manières de l’exprimer. Je pense qu’il existe une connexion beaucoup plus étroite entre la pulsion sexuelle et le mental, la réflexion et l’imagination.

J’ai l’impression que cette énergie est ce qui permet au mental d’aller plus loin dans la réflexion. L’imagination est beaucoup plus dense et plus profonde lorsque l’énergie sexuelle de l’homme n’est pas dilapidée. Elle est l’élixir qui permet à la machine de tourner avec robustesse. C’est une erreur de laisser cantonner l’énergie sexuelle dans les questions corporelles. Le corps débordant de cette énergie est également plus vif, plus sec et plus rapide. Mais c’est la partie à peine visible des effets de la rétention de sa semence, pour l’homme. La vraie transformation a lieu dans l’esprit, dans la plongée de la pensée. Imaginons que le fait de « penser » est un acte qui consiste à aller en profondeur dans les océans de pensées. La pulsion sexuelle serait l’oxygène de ce mouvement qu’est le fait de penser. On ramène souvent la sexualité dans la sphère de la morale, ce qui est compréhensible. Cependant, la morale n’est pas la loi. Elle est individuelle, c’est à chacun d’établir sa propre morale. C’est compréhensible qu’on rapproche la question sexuelle de la morale. Mais, je pense que là où l’homme tire le plus d’avantages de sa pulsion sexuelle sont dans l’expression mentale. Notre propre expression artistique. Le travail de chaque homme devrait être une expression artistique. Ce que je pense est la vraie joie pour l’homme. L’homme qui arrive à transformer son travail en une expression artistique individuelle découvre la terre promise de Moise. Ici même et ici-bas sur terre. C’est la terre promise de l’âme, matérialisée dans l’esprit. La plus grande satisfaction qui soit, l’expression de soi. L’affirmation de la singularité de sa propre vie. Mais revenons à la pulsion pour l’instant.

Les deux constructions identitaires de l’énergie sexuelle

La pulsion sexuelle est soutenue par une chaine de pensées. Ces pensées sont à leur tour soutenue par la pensée racine. Dans mon expérience personnelle de l’expression sexuelle, j’ai remarqué que l’idée sexuelle est construite sur une identité sexuelle. Que nous avons de nous-mêmes ! J’ai remarqué deux identités possibles, celle de la domination et celle de la maitrise de soi. Dominateur ou maitre spirituel.

L’expression de la pulsion sexuelle de manière dominatrice est surtout physique. L’acte sexuel est un acte de domination, la plupart du temps.
C’est sans doute pour ça que le père de famille perd la pulsion sexuelle vers la mère de ses enfants. Parce qu’il l’associe à la mère, à ce qu’il y a de plus sacré.
La mère de ses propres enfants est associée à sa propre mère dans son sous-conscient, et la mère n’est pas faite pour n’être dominée dans la conscience d’aucun homme. Le respect de la mère entrave son désir de domination par le sexe. Ce qui exige une autre manière d’expression sexuelle soutenue par autre chose que la domination.

Le désir de dominer est un dérivé de la peur. Tout comme le jus d’orange est un dérivé de l’orange. Le cocktail alcoolisé « sex on the beach » fait à base de jus d’orange et vodka est un dérivé de l’orange aussi. Ce qui dérive de ce qui est dérivé vient également de la source première. L’orange donne naissance au jus d’orange, et le jus d’orange à son tour aidera à la création d’un cocktail alcoolisé qui s’appelle sex on the beach.

La domination est un dérivé de la peur. Non pas directement, mais indirectement, comme le cocktail sexe on the beach et l’orange. La domination est une défense contre la peur de se faire dominer soi-même. Pour ne pas subir une chose, nous le faisons nous-mêmes. Cette idée de domination est une identité de notre personne. C’est une part de notre personnalité, de l’image que nous faisons de nous-mêmes.
L’identité est toujours une construction. Qu’elle soit consciente ou inconsciente. Nous avons une identité pour toute chose, pour le sexe, le travail, pour le sport que nous pratiquons, etc.

Mais il existe une autre manière d’exprimer sa pulsion sexuelle. Qu’est celle de la maitrise de soi. C’est la transmutation sexuelle ou la sublimation sexuelle.
Il est possible de diriger sa libido dans une autre direction que celle de l’expression physique. Il est possible de l’utiliser d’une autre manière que la quête de plus d’orgasmes. Pour ça, il faut maitriser cette énergie et l’utiliser comme fioul d’accomplissement. C’est l’énergie fondatrice de toute création chez l’homme.

La pulsion sexuelle de l’homme irrigue toutes les parties de son existence. Le corps, le mental et le spirituel. Il semblerait qu’il existe dans la pulsion sexuelle retenue un moyen de connexion avec une source extérieure de connaissance. Dans l’étirement de l’imagination. La rétention de la semence est ce qui permet d’aller plus loin dans l’imagination. L’imagination stimule la créativité, car c’est de la visualisation et de la conception. L’action, le fait de faire, est l’exécution d’une conception. La première pierre posée dans toute création prend d’abord lieu dans la conception.

Si nous devenons capables de faire ce que nous visualisons, toute création devient plus facile. Mais il faut que cela soit orienté.
Il faut orienter l’imagination et la visualisation à travers la semence retenue vers ce que nous voulons accomplir. Ce que nous voulons accomplir est un acte d’amour. Car ce n’est pas la fuite de quelque chose, mais la volonté de se rapprocher de quelque chose.
Tout à coup, je regrette profondément toutes les fois que j’ai dilapidé ma semence. J’ose l’espérer, toi aussi.

Donc, nous nous retrouvons dans les deux modèles d’expression de sa force sexuelle. L’un soutenu par la peur, l’autre par l’amour. Par le dérivé de ce qui est lui-même dérivé. Deux constructions d’identité différentes, c’est à chacun de choisir son camp.
Pour ma part, ma décision est prise. J’espère que dans cet épisode j’ai réussi à te faire une passe qui se finalisera par la concrétisation d’un but. La passe de la pensée.
Mon estomac gronde, il est l’heure de nous quitter. Mais il y en aura d’autres.
Prends soin de toi , au prochain épisode.